17 Novembre 2015
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Ma Sophie Une porte claque, le réveil marque à peine six heures, et je dois me lever, aller prendre le café que Sophie se charge de préparer. Tous les matins à la même heure, elle referme violemment la porte du placard de la cuisine pour me réveiller en sursaut, m’appelant de la sorte à la vie quotidienne. Sophie n’est pas laide, jolie, elle ne l’est pas non plus ! A quoi ressemble-t-elle ? Je dois avouer que je me pose cette question pour la première fois ce matin. Elle doit avoir un petit nez retroussé entre deux yeux méchants, dominant une bouche vorace. Son corps ne m’a jamais déplu, quoique depuis près d’un mois, Sophie ne m’ait guère donné l’occasion de l’apprécier. Elle semble m’en vouloir, et me refuse ses jolies jambes, me dissimule sa ferme poitrine qui jadis égayait tant de douces nuits. Pourquoi me brime-t-elle, après tout, n’ai-je aucun droit sur les joyaux de ma femme ? Lorsque j’ouvre les yeux, après le claquement de la porte du placard de la cuisine, je ne peux m’empêcher de repenser à notre passé, à ce temps dépassé, où le moindre baiser enflammait nos deux corps amoureux. Mais peut-être qu’après tout, seuls nos corps surent s’aimer, seules nos mains purent se croiser. Que penses-tu Sophie, que penses-tu de moi ? Te poses-tu seulement la question ? Parfois je me demande même si tu t’aperçois que je vis encore auprès de toi, que je te frôle, que je te désire, que je te déteste… Pourtant, quelle brave fille tu fais, tu n’oublie jamais de me réveiller à la première heure, et spécialement le dimanche ! Tu n’aimes pas me voir trainer au lit ! Cela te donnerait-il encore quelque envie saugrenue de te pervertir à mes côtés ? Sophie !...Sophie, regarde-moi, que t’ai-je fait pour mériter ton dédain ? Tu ne veux pas répondre, le silence fait ta force, cruelle ! Crois-tu que je sois devenu insensible à la rondeur de tes fesses, penses-tu que je dédaignerais de te serrer tout contre moi, de sentir tes seins palpiter contre ma poitrine ? Sophie, que de fois voudrais-je discuter, entendre le son de ta voix mélodieuse, dont le dernier écho me reste comme un remords, l’écho de ce « oui » balbutié devant Monsieur le Maire, qui se trouvait du reste être ton père. Depuis, je ne me souviens plus de t’avoir entendu parler, nous passions le plus clair de notre temps au lit, enlacés sans jamais nous lasser. Peut-être n’aurais-je jamais dû te laisser, il y a de cela un mois. Mon absence ne fut pas très longue, mais à mon retour tu m’affichas un profond mépris, et tu désertas ma couche, comme si le diable l’occupait… Mais, entre nous, Marguerite ressemble-t-elle au diable ? Alors, ne boude plus, viens nous rejoindre, au lieu de rester seule sur cet étroit canapé ! Ah, enfin tu souris, nous allons pouvoir sauver notre ménage…Mais…Mais que fais-tu, Sophie ? Ne touche pas à ça, le coup pourrait partir…… André Obadia Illustration Maurice Toussaint
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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