22 Mai 2016
Par Marine Landrot
Au commencement, Rick, le patron de ce café brumeux de Casablanca, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, n'a pas de visage. Ce n'est qu'une main lasse et inquiète dont la caméra capte les mouvements crispés au bas d'un chèque, puis sur une pièce de jeu d'échecs. Ilsa, la cliente, n'a d'yeux que pour d'autres mains, celles d'un pianiste qui joue un air ancien, aux parfums de madeleine de Proust. Evidemment, Ilsa et Rick se sont aimés autrefois, dans un Paris de carton-pâte. Evidemment, leurs retrouvailles ne peuvent que secouer les murs d'une ville bâtie pour l'entre-deux...
Tourné en pleine guerre, ce classique surprend d'abord par son ironie visionnaire : on y jette à la poubelle des bouteilles d'eau de Vichy, et la victoire de la Résistance paraît certaine. Mais c'est surtout la magie éternelle du couple Bogart-Bergman qui ébranle. L'actrice raconta que la grâce lunaire et chancelante de leur jeu venait de l'état d'incertitude dans lequel ils étaient maintenus en permanence. Leurs répliques étaient écrites au jour le jour, et le dénouement de l'histoire leur fut caché jusqu'au dernier moment. Dire qu'à l'origine les studios pensaient faire jouer ce couple mythique par Ann Sheridan et Ronald Reagan... — Marine Landrot
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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