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Christine and The Queens / CHANSONS / CHALEUR HUMAINE

 Mais qui est Christine ? Et qui sont ces mystérieuses Queens ? Rencontre avec une artiste androgyne qui sort du lot, après son concert à Bourges.

Mais qui est Christine ? Et qui sont ces mystérieuses Queens ? Rencontre avec une artiste androgyne qui sort du lot, après son concert à Bourges.

L'habit ne fait pas le moine, et le nom ne fait pas l'artiste : Christine and The Queens n'est pas un groupe, mais une chanteuse – Héloïse pour l'état civil. Une jeune femme de 26 ans, passée par un long apprentissage théâtral, qui fait une pop polyglotte (papa est prof d'anglais), soigne son look androgyne, et bouge presque comme… Michael Jackson, idole revendiquée.

Quant aux Queens, ce sont ses comparses invisibles, souvenirs de travestis qu'elle rencontra un soir de 2010 dans un club londonien. « A l'époque, je ne savais plus qui j'étais ni ce que je voulais faire. Je suis partie à Londres pour me perdre, et je m'y suis trouvée. Ces travestis, qui ressemblaient plus au Bowie de la période Ziggy qu'aux créatures d'Almodóvar, m'ont fascinée. Ils m'ont réconciliée avec moi-même. » Des vertus du dédoublement.

Dans la vie, il paraît qu'Héloïse est d'un naturel réservé. Dans son personnage de Christine, elle se « déverrouille », jouant avec le genre et assumant une libido libérée. Elle a aussi tout compris de l'importance de l'image pour exister, artistiquement et médiatiquement. Ses spectacles sont des performances qui mêlent le chant, la danse, la vidéo. De quoi largement sortir du lot.

Son premier album ne sort qu'en juin, mais déjà, on ne parle – presque – plus que d'elle sur la scène française. Est-ce exagéré ? Quoi qu'il en soit, Christine and The Queens intrigue par son univers et sa singularité. Elle vient de jouer au Printemps de Bourges.

Votre disque sort début juin, votre tournée a commencé, vous enchaînez les interviews, une équipe de télévision vous a suivi au Printemps de Bourges… Ce n’est pas un peu trop, pour une jeune artiste ?
Je ne mesure pas vraiment l’attente que suscite le disque. Et je n’ai pas l’impression d’en être à un stade qui justifie que des équipes de télévision me suivent… Après, soyons honnête, j’ai bien remarqué que les médias manifestent de l’intérêt pour mon projet. C’est galvanisant. Cela crée une bonne dynamique – davantage que de la pression. J’ai terminé le disque récemment, et le fait de démarrer tout de suite la tournée dans d’aussi bonnes conditions, m’a empêchée de vivre la traditionnelle dépression « post album ». Je la ferai peut-être plus tard !

Votre prestation aux dernières Victoires de la musique a été remarquée. A-t-elle changé la donne ?
Disons que j’ai senti un « avant » et un « après ». C’est à cause de cette soirée-là qu’on m’a proposé de faire des premières parties de Stromae. Ça m’a évidemment permis de toucher davantage de monde.


En savoir plus sur http://www.telerama.fr/musique/christine-and-the-queens-j-adorerais-etre-une-icone-gay,111590.php#1vHUSd3aT4frPVkv.99

Dans une chanson, vous dites « I want to be a star ». C’est un aveu ?
J’aimerais être populaire, c’est vrai. Ce qui peut sembler paradoxal, car mon album n’est pas forcément très grand public ; et mes références musicales, comme les sons que j’ai en tête quand je compose, sont plutôt pointus. Mais cet écart là crée une tension intéressante. Après, à moi d’essayer d’être la plus accessible possible. Il ne suffit pas de vouloir être populaire pour y parvenir…

Vous chantez aussi : « I want to be a man »…
En fait, j’adorerais être une star masculine. Mais pour l’opération et le changement de sexe, on verra plus tard. Je n’ai pas le temps en ce moment !

Le thème du genre revient comme un fil rouge, voire une obsession, dans votre travail…
La question du genre a toujours structuré ma vie. Je ne me sens pas très à l’aise avec la féminité des magazines, et les codes classiques de la séduction. J’en préfère d’autres. J’ai toujours aimé les personnages borderline. Même quand je faisais du théâtre, je voulais sans cesse interpréter Chérubin (jeune page du Mariage de Figaro, au caractère ambigu, ndlr)… Je suis plus à l’aise dans un entre-deux, qui permet de se créer un espace de liberté. Du moins, pour moi.

 

Votre album va sortir, alors que les polémiques sur la théorie du genre viennent d’agiter la France…
Je me suis fait la réflexion pendant que je finissais de l’écrire. Ces questions entrent en résonance avec le débat public… Que certains lancent une pétition pour faire interdire la projection du film Tomboy est symptomatique d’un état de peur plus général. D’une peur de l’autre, de la différence. Il faudrait pouvoir aborder la question du genre de façon plus décontractée qu’on ne le fait habituellement. C’est ce que j’essaye de faire, sans pour autant être très militante.

Vous êtes en train de devenir une icône gay. Vous êtes prête à assumer ce rôle ?
J’adorerais être une icône gay ! Pour ce que ça véhicule, et parce que c’est un statut très confortable. Le public est fidèle…

Des textes sur l’ambiguïté sexuelle, des chorégraphies et des danseurs sur scène, une volonté d’être populaire… Vous pourriez devenir la nouvelle Mylène Farmer ?
Je l’aime beaucoup ! La Mylène Farmer des années 80 représentait un personnage de femme forte et libre. Elle avait de très bonnes chansons, assez audacieuses. Dans Libertine, il était quand même question du Chevalier d'Eon… Et puis, elle a vraiment été une pop star. La seule pop star femme de France.

 

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À propos
ANDRE

Je vis le temps béni de la retraite! J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir. J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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