3 Novembre 2016
Le plus grand oiseau marin de Bretagne a choisi les Sept-Îles en Côtes-d’Armor pour son unique colonie française.
Le fou de Bassan, Morrus bassanus, avec ses 1,70 m d'envergure, est le plus grand des oiseaux de mer de nos côtes. Son corps allongé et ses longues ailes lui donnent une allure caractéristique. Les adultes ont un plumage blanc, avec l'extrémité des ailes noire et une tête jaunâtre. Les jeunes de l'année ont un plumage brun foncé uniforme, et acquièrent progressivement leur livrée adulte durant leurs quatre premières années.
Aux Sept-Îles (Côtes-d'Armor), les fous de Bassan sont de retour sur la colonie à la fin du mois de janvier. Les oiseaux construisent un nid volumineux, et les pontes s'étalent de la fin février à la fin juin, la date moyenne se situant dans la deuxième décade d'avril. L'œuf unique est couvé pendant un peu plus de 6 semaines, et le jeune s'envole à l'âge de 3 mois environ. La colonie est désertée en octobre.
La densité d'une colonie atteint 184 nids/100 m2 sur les zones les plus peuplées aux Sept-Îles. Au point que les ornithologues doivent utiliser des photographies aériennes pour le recensement. En 2010, la colonie a été estimée à plus de 21.000 couples sur l'île Rouzic.
Le fou de Bassan ramène des algues pour son nid
Les adultes sont des migrateurs partiels, hivernant soit à proximité des colonies soit dans le golfe de Gascogne, occasionnellement en Méditerranée. Les plus jeunes se déplacent sur de plus grandes distances, se dispersant en Atlantique nord ou atteignant au sud les côtes d'Afrique occidentale. Un individu bagué comme poussin aux Sept-Îles en juin 1989 a ainsi été retrouvé mort en octobre de la même année en Algérie.
Le fou de Bassan s'alimente principalement dans les eaux du plateau continental, où il capture diverses espèces de poissons et de céphalopodes, exploitant également les rejets des bateaux de pêche. Les reproducteurs peuvent parcourir plus d'une centaine de kilomètres pour trouver de la nourriture. En 1989, un adulte reproducteur des Sept-Îles, dont le plumage avait été coloré en jaune, a été observé en pêche dans le nord de l'île d'Ouessant.
Répartition du fou de Bassan en Bretagne |
L'espèce se reproduit exclusivement dans l'Atlantique nord, de la France à la Russie sur la rive orientale, et au Québec et à Terre Neuve sur la rive occidentale. À la fin des années 1990, l'unique colonie française des Sept-Îles (Côtes-d'Armor) représentait 5 % des effectifs de l'espèce pour les 35 colonies de l'Atlantique est (312 500 couples, dont 60 % concentrés en Écosse). En limite sud d'aire de répartition, c'est à la fin des années 1930 que le Fou de Bassan s'implante en Bretagne. Sur l'île Rouzic, aux Sept-Îles (Côtes d'Armor), l'espèce est présente depuis 1935 au moins, avec 30 nids en 1939 et 16 745 nids en 2003 !
La colonie réside sur le flan nord de l'île, la partie verte n'étant pas encore colonisée.
Aucune menace particulière ne pèse sur l'espèce, mais le faible nombre de colonies accroît sa vulnérabilité face à des événements catastrophiques comme les marées noires. Ce risque est accentué par la proximité de bon nombre des colonies européennes des grandes voies de navigation maritime. Il en est de même pour les zones de pêche exploitées par l'espèce. L'utilisation fréquente par les fous de Bassan pour construire leurs nids de débris divers jetés en mer par les pêcheurs (bouts de filets, cordes, etc.) entraîne chaque année la mort d'adultes et de poussins, empêtrés dans ces cordages. Mais globalement, cette mortalité artificielle reste pour le moment limitée.
L'espèce peut aussi, par son voisinage, limiter les populations des autres oiseaux marins. Ainsi, le développement de la colonie sur Rouzic a eu un impact ponctuel sur les mouettes tridactyles, les fulmars et les guillemots qui ont déserté les zones se situant en contrebas de la colonie, dont les corniches étaient progressivement comblées par les fientes et des débris divers. Ces espèces se sont déplacées vers d'autres zones exemptes de dérangement. La progression spatiale de la colonie de fous, qui s'accompagne à la fois d'une réduction des zones disponibles par empiétement et d'une altération irréversible du couvert végétal puis d'une érosion du sol, pourrait cependant avoir à l'avenir un impact plus marqué sur deux espèces à reproduction souterraine : le puffin des Anglais et le macareux moine.
Le fou de Bassan est protégé par la réglementation française depuis 1962. Cela signifie que « sont interdits en tout temps la destruction ou l'enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation des oiseaux ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat ». L'espèce est aussi inscrite en annexe III de la convention de Berne en tant qu'espèce de faune protégée dont l'exploitation est réglementée.
Vous pouvez voir beaucoup d'autres photos d'oiseaux dans l'album correspondant.
J'ai une sympathie toute particulière pour cet oiseau fidèle qui vit ses 25 ans avec le même compagnon, dans le même nid reconnu chaque année au retour sur l'île. Chaque couple pond un oeuf par an, et aussi bien le mâle que la femelle se relaient pour le couver. Les jeunes partent 5 ans loin de la colonie pour se former à la pêche, et lorsqu'ils reviennent, ils sont isolés sur le "rocher " des célibataires jusqu'à ce que "le fou de sa vie" soit trouvé.
Cette espèce très attachante, a des yeux sur l'avant de la tête, contrairement aux autres oiseaux, c'est pour mieux repérer les bancs de poissons, sur lesquels ils vont plonger comme des "fous" pour étourdir leurs victimes...Ils plongent à 120 kms/heure, jusqu'à 7 mètres de profondeur et gobent leur proie en remontant vers la surface.
Je retournerai volontiers à la rencontre de ces merveilleux oiseaux.
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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