10 Mai 2020
Samy, jeune assistant parlementaire, débarque à Bruxelles au lendemain du vote du Brexit. Il n’est pas armé pour le poste. En fait, il ne connaît pas grand-chose aux institutions européennes et espère s’en tirer au bagout…
Série très agréable à suivre, pleine d'humour et de bienveillance. C'est l'occasion de passer un bon moment, tout en découvrant la vie improbable de nos députés européens...
« Parlement », série comique franco-germano-belge de Noé Debré, réalisée par Emilie Nobet et Jérémie Sein. Avec Xavier Lacaille, Liz Kingsman, Philippe Duquesne, William Nadylam, Christiane Paul, Lucas Englander… 10 épisodes d'environ 25 minutes. Disponible sur france.tv
Alors que l’Union européenne tente de s’organiser face à l’épidémie de coronavirus, une nouvelle série télé dévoile avec humour les coulisses de la cuisine parlementaire bruxelloise. Disponible depuis le 9 avril en exclusivité sur le site de France Télévisions, Parlement suit un jeune collaborateur parlementaire dans les coursives de l’organe législatif de l’Union. Si vous pensez qu’on s’ennuie dans la capitale de l’UE, cette série pourrait vous faire changer d’avis. Et pour celles et ceux qui ne comprennent rien au fonctionnement des institutions européennes, Parlement est une mine d’informations, hyper réaliste car la série a été tournée dans les vrais locaux du Parlement européen, à Bruxelles et Strasbourg.
Samy débarque à Bruxelles pour être l’assistant de Michel Specklin, un eurodéputé français pas franchement passionné par son mandat. « Ça fait trois ans que je suis ici. Ce n’est pas maintenant que je vais demander comment ça marche ! », lui confie l’élu. Le jeune homme comprend alors qu’il va devoir se débrouiller tout seul pour comprendre les rouages complexes de l’UE et les délicats jeux de pouvoirs et d'alliances qui se jouent à 28, sur fond de Brexit.
Il lui faudra toute la saison pour faire voter un seul amendement, interdisant le « finning », une pratique consistant à pêcher des requins, leur couper les ailerons pour les vendre sur le marché chinois, puis rejeter les poissons mutilés à la mer. Une histoire inspirée de la réalité, puisque la pêche aux ailerons a été interdite par l'UE en 2013.
On y suit de façon ludique le parcours de l’amendement, de la commission « pêche » au vote en séance plénière, en passant par le « comité de conciliation ». Tout le jargon bruxellois est là, sans rendre la série indigeste. Pour obtenir le soutien d’une majorité de d’eurodéputés, de pays et de partis différents, Samy va devoir user de persuasion, et éviter les pièges tendus par ses adversaires. Et une fois l’amendement adopté au Parlement européen, il doit ensuite obtenir l’aval du Conseil de l’UE, c’est-à-dire des Etats membres. Un long chemin avant que le finning soit finalement interdit dans les 28.
Le casting international et les dialogues multilingues donnent à Parlement de faux airs de L’Auberge espagnole, d’autant que les collaborateurs parlementaires sont, pour la plupart, plus jeunes que les députés qu’ils assistent. On rit en français, en anglais, en allemand, qui sont les trois langues de travail des institutions européennes. Si l’UE compte 24 langues officielles, seules les sessions plénières du Parlement, ainsi que les réunions de la Conférence des présidents et du bureau, font l’objet d’une interprétation systématique dans l’ensemble de ces langues.
Les lobbys privés sont prêts à tout pour peser sur les décisions prises à Bruxelles et Strasbourg. Leurs émissaires ont des rendez-vous avec des élus, traînent à la cafétéria et sont parfois si charmeurs et indétectables que Samy s’y fait prendre, faute d’expérience. Piégé par un lobbyiste pro-industrie de la pêche qui se présente comme un collaborateur parlementaire italien, le héros copie-colle des amendements dans le rapport de son eurodéputé, qui manque alors de se faire sévèrement sanctionner.
Si Samy parvient à rattraper in extremis sa terrible faute, la série s’inspire de faits réels, au Parlement européen et en France. Mais cette pratique, régulièrement dénoncée par des associations, est de plus en plus contrôlée.
Si vous voulez énerver quelqu’un qui travaille au Parlement européen, dites qu’il ne paie pas d’impôts. C’est l’astuce utilisée dans l’épisode 8 par une eurodéputée allemande. Pour vérifier que le fonctionnaire présent avec elle dans l’ascenseur ne comprend pas l’allemand, et ne peut donc comprendre le stratagème politique qu’elle débite à son interlocuteur au téléphone, elle balance cette petite phrase dans la langue de Goethe. L’homme reste impassible, et la parlementaire est persuadée qu’il ne comprend rien à l’allemand (erreur…).
En réalité, les députés de l’UE paient l’impôt européen et des cotisations sociales, prélevés directement sur leur rémunération. Leur paie nette, de 6.824,85 euros mensuels, est ensuite imposable par le fisc de leur pays de résidence.
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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