23 Novembre 2014
SOUVENIR VAGUE OU LES PARENTHESES / EDMOND ROSTAND / POESIE
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Edmond Rostand (1868-1918) Souvenir vague ou les parenthèses Nous étions, ce soir-là, sous un chêne superbe (Un chêne qui n'était peut-être qu'un tilleul) Et j'avais, pour me mettre à vos genoux dans l'herbe, Laissé mon rocking-chair se balancer tout seul. Blonde comme on ne l'est que dans les magazines Vous imprimiez au vôtre un rythme de canot ; Un bouvreuil sifflotait dans les branches voisines (Un bouvreuil qui n'était peut-être qu'un linot). D'un orchestre lointain arrivait un andante (Andante qui n'était peut-être qu'un flon-flon) Et le grand geste vert d'une branche pendante Semblait, dans l'air du soir, jouer du violon. Tout le ciel n'était plus qu'une large chamarre, Et l'on voyait au loin, dans l'or clair d'un étang (D'un étang qui n'était peut-être qu'une mare) Des reflets d'arbres bleus descendre en tremblotant. Et tandis qu'un espoir ouvrait en moi des ailes (Un espoir qui n'était peut-être qu'un désir), Votre balancement m'éventait de dentelles Que mes doigts au passage essayaient de saisir. Votre chapeau de paille agitait sa guirlande Et votre col, d'un point de Gênes merveilleux (De Gênes qui n'était peut-être que d'Irlande), Se soulevait parfois jusqu'à voiler vos yeux. Noir comme un gros pâté sur la marge d'un texte Tomba sur votre robe un insecte, et la peur (Une peur qui n'était peut-être qu'un prétexte) Vous serra contre moi. - Cher insecte grimpeur ! L'ombre nous fit glisser aux chères confidences ; Et dans votre grand oeil plus tendre et plus hagard J'apercevais une âme aux profondes nuances (Une âme qui n'était peut-être qu'un regard).
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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