14 Novembre 2014
D’origine franco-russo-polonaise, élevée à Sofia, Bucarest et Paris, Lola Lafon s’est d’abord consacrée à la danse avant de se tourner vers l’écriture.
Après des publications dans des fanzines et des revues alternatives , elle a été répérée par des revues littéraires ( la N.R.V, entre autres, qui a publié ses premières nouvelles en 1998 et jusqu’en 2000.)
Ses trois premiers romans sont parus chez Flammarion : Une fièvre impossible à négocier (traduit en espagnol et en italien et lauréat du « Prix A tout lire »), De ça je me console et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce , (Prix Coup de Cœur de la 25ème heure au salon du Livre du Mans et finaliste du Prix Marie-Claire) Ce dernier roman paraîtra aux Etats-Unis en janvier 2014 chez Seagull Books. Il a également été adapté au théâtre par la compagnie « Les Fugaces » dans une version road-movie et Leila Kilani, la réalisatrice de « Sur la planche » travaille actuellement à une adaptation cinéma.
Politiquement engagée dans plusieurs collectifs anarchistes, antifa et féministes, Lola Lafon s’est parfois exprimée dans certains quotidiens et a publié deux fois dans la N.R.F, dont un article dans le numéro spécial « Où en est le féminisme ». Elle donne également quelques ateliers d’écriture dans des lycées pour la plupart classés en « difficulté » ( !) et elle a, en 2013, commencé à animer un atelier d’écriture à Bucarest, en français, avec des jeunes roumain(e)s.
Lola lafon est également musicienne. Un premier album « Grandir à l’envers de rien » est sorti en 2006 chez Label Bleu/Harmonia Mundi et le deuxième, « Une vie de voleuse » en 2011 chez Harmonia Mundi.
Chaque sortie de roman a été accompagnée d’un « concert lecture ». Après une commande du Festival « les Correspondances de Manosque » à la sortie de « De ça je me console », elle a, avec ses deux musiciens, effectué une tournée de plus de trente dates qui s’est terminée aux Bouffes du Nord.
Pour la sortie de Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce , Lola Lafon a, à la demande du théâtre de l’Odéon, créé un concert-lecture inédit intitulé « La petite fille au bout du chemin », qui mêlait différents textes d’auteurs divers, tous autour de la figure de son héroïne et de ses comparses imaginaires et littéraires.
Pour La Petite communiste qui ne souriait jamais , elle prévoit également une création (si ces concerts-lectures sont surtout donnés dans des théâtres et des festivals du livre, elle aime également à les délocaliser et à les proposer en version courte ou simplement à deux — elle-même plus un musicien— dans des librairies qui pourraient souhaiter les accueillir.)
Lola Lafon nous a fait vivre une merveilleuse soirée, à la veillée, autour de sa lecture-concert de son livre:
Lola Lafon est une femme aux multiples talents. Elle m'a émerveillé par sa création littéraire, mais aussi par la qualité des chansons qu'elle interprète pour accompagner sa lecture. Elle nous parle de la chute du bloc communiste tout en nous faisant comprendre que le libéralisme n'est pas non plus la solution miracle.
Merci Madame Lafon pour cette très belle soirée organisée par la bibliothèque Armand Salacrou du Havre.
Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?
Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le romanacrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.
"C’est un dialogue fantasmé entre Nadia Comaneci, la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans devenue, dès son apparition aux J. O. de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille face à ses juges, qu’ils soient sportifs, politiques, médiatiques, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où j’ai grandi, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur.
Comment raconter cette « petite communiste » à qui toutes les petites filles de l’Ouest ont rêvé de ressembler et qui reste une des dernières images médiatiques non sexualisée de jeune fille sacralisée par un Occident en manque d’ange laïque ?
La Petite Communiste qui ne souriait jamais est l’histoire de différentes fabrications et réécritures : réécriture, par CeauŞescu, du communisme dans la Roumanie des années 1980, fabrication du corps des gymnastes à l’Est comme à l’Ouest, réécriture occidentale de ce que fut la vie à l’Est, réécriture et fabrication du récit par l’héroïne-sujet, qui contredit souvent la narratrice et, enfin, réécriture du corps féminin par ceux qui ne se lassent jamais de le commenter et de le noter…
C’est cette phrase-là, à la une d’un quotidien français, commentant Nadia Comaneci aux J. O. de Moscou, qui m’a décidée à écrire ce roman : « La petite fille s’est muée en femme, verdict : la magie est tombée. » Ce roman est, peut-être, un hommage à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue."
L. L
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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