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LE TANGO DU DISPARU / LITTERATURE / ARTS GRAPHIQUES / Annie Goetzinger, Pierre Christin

LE TANGO DU DISPARU / LITTERATURE / ARTS GRAPHIQUES / Annie Goetzinger, Pierre Christin

Comme il est spécifié sur la couverture il s’agit donc d’un « Roman graphique » … un genre dans lequel Posy Simmonds nous a offert des merveilles avec Gemma Bovery et Tamara Drewe.

 

Celui-ci est véritablement une pépite tant l’écriture et le dessin sont ici en parfaite osmose et se mettent mutuellement en valeur …pour ne pas dire en musique avec le tango argentin.

 

Le tango du disparu nous conte l’histoire d’Enrique Pracánico, musicien argentin de renom … un bandonéoniste dont l’histoire personnelle se confond avec celle d’un pays alors contrôlé par la famille Péron …

 

Pracánico a disparu dans des circonstances jamais complètement élucidées même si, pour reprendre une terminologie policière, il existe un « faisceau de présomptions »

 

Annie Goetzinger et Pierre Christin, qui n’en sont pas à leur première collaboration, décrivent à merveille la fin d’un monde … celui du tango dont les derniers fidèles serviteurs s’appelaient, outre Pracánico, Averbal, Tibaldo Iraolagoita, Alejandro Sznaider, Ulises Echagüe, alias El Tuerca :

 

« Ulises le colosse avait vu le jour juste à côté des abattoirs et toute sa famille travaillait là-bas. Lui, il était le plus petit et il livrait de la viande au détail. Musicalement nul, El Tuerca. Il chantait d’oreille. Pensait que Rimsky-Korsakov était deux et croyait que les triples croches étaient des instruments de boucherie dont il ignorait l’usage. Mais il avait une voix qui allait complètement renouveler l’après-Gardel. Probablement sans le savoir, Ulises a contribué au merveilleux équilibre musical de l’orchestre d’Enrique Pracánico. »

 

Je l’ai dit un peu plus haut, cette histoire se déroule en pleine période péroniste à laquelle certains rêvent de mettre fin par les armes …

 

L’un de ceux-là s’appellent Arnaldo Bähler, dont la femme Elba Eve va progressivement se détacher pour tomber dans les bras d’Enrique Pracánico …

 

Plus tard, la belle tombera enceinte … mais de qui ? de son mari ou de son amant ? L’histoire ne le dira pas …

 

« L’enfant … il s’appelle Jorge, l’enfant, Jorge … l’enfant a huit ans … ses yeux voient tout … ses oreilles entendent tout … son esprit comprend tout … Il regarde sa mère partir dans la Grande Routière Torino que vient de s’acheter El Tuerca. Son père Arnaldo Bähler est à la chasse d’une estancia de la région d’Entre Rios. Son père Enrique Pracánico est en tournée à New York avec un quintette instrumental sans chanteur. »

 

Un homme qui, vous vous en doutez, joue un rôle central dans ce livre … je vous laisse en découvrir la raison …

 

Cette histoire prend les tripes … sa tonalité nostalgique mais aussi poétique m’a énormément bouleversé...

 

A découvrir rapidement si ce n’est pas déjà fait …

 

Et à ranger précieusement, une fois terminé, dans votre bibliothèque rayon Art littéraire … ne serait-ce que parce que ce livre est aussi un bel objet (il faut se souvenir des mots d’Hubert Nyssen, fondateur de la maison d’édition Actes Sud, parlant de ce contact charnel avec un livre qui passe tellement par le toucher) …

LE TANGO DU DISPARU / LITTERATURE / ARTS GRAPHIQUES / Annie Goetzinger, Pierre Christin
"Enrique Pracanoco habitait une chambre dans une pension de la rue Sarmiento"

"Enrique Pracanoco habitait une chambre dans une pension de la rue Sarmiento"

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ANDRE

Je vis le temps béni de la retraite! J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir. J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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