EXPLOITE / ARISTIDE BRUANT / litterature
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EXPLOITE
Ya des choc’s qu’est dur’s dans la vie :
Ainsi, moi qui bouff’ pas souvent,
I’m prend quèqu’fois d’avoir envie
D’faire aut’chos’ que d’lâcher du vent.
Quand ça m’arriv’ dans la banlieue,
J’pos’ ça n’importe où, ça n’fait rien :
Mais dans Paris faut faire eun’lieue…
Encoe, des fois, ya pas moyen.
A moins qu’on rentr’ dans eun’ boutique
Comm’ cell’ d’à l’instant d’où que j’sors ;
J’avais besoin d’pousser ma chique,
J’pouvais pas la pousser dehors.
Comm’ j’étais pressé, j’me dépêche,
Ej’ me faufil’ comme un cabot,
Et j’pos’ délicat’ment ma pêche
Dans eune espèce d’lavabo.
A c^té gnyavait eun’ cuvette…
Un tas d’ustensil’s dans les coins,
Où qu’les gens chic font leur toilette
Quand i’s ont fini leurs besoins.
Comme j’m’en allais, la marchande
Me d’mand’ trois sous. – C’est chaud, qu’j’y dis.
Mais quéqu’ vous vouliez que j’marchande ?
Et j’yai été d’mes trois radis.
N’empêch’ que je l’ai trouvé dure
Et qu’j’ai soupé d’son p’tit salon ;
I’ ne r’verra pus ma figure,
J’f’rais pustôt dans mon patalon.
Si j’ai des besoins légitimes,
J’veux pas qu’on m’prenn’ pour un rupin,
Et dépenser des quinz’ centimes
Quand ej’ n’ai mangé qu’un p’tit pain.
Aristide Bruant.
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Aristide Bruant Belleville - Ménilmontant / LA COMMUNE DE PARIS - BIEN LE BONJOUR D'ANDRE
Paroles Belleville Ménilmontant Papa, était un lapin Qui s'appelait J.B. Chopin Et qu'avait son domicile À Belleville. Le soir avec sa petite famille Il s'en allait en chantant Des hauteurs de l...