21 Août 2011
Difficile pour Amy Macdonald de se souvenir du point culminant de la période de deux ans qui a suivi la sortie de son premier album en 2007, This Is The
Life. Etait-ce lorsqu’elle a assuré la première partie de Paul Weller en Hollande au début de 2007 ? « Paul et Steve Cradock [guitariste] ont été adorables avec moi, une amitié est
d’ailleurs née de cette aventure, » se rappelle l’auteur-compositeur-interprète. « Puis, lorsque j’ai joué en tête d’affiche du Shepherd’s Bush Empire en 2008, Paul est monté sur scène avec moi.
C’était extraordinaire. »
Etait-ce lorsqu’elle a remporté le prix de la révélation internationale aux Echo Awards en Allemagne, raflant ainsi la mise face à Duffy, Adele et Gabriella Cilmi ?
Ou lorsque son album a été consacré cinq fois disque de platine en Suisse ? Voir le morceau titre de son album devenir numéro un des singles dans dix pays ? Devenir la révélation féminine
britannique ayant vendu le plus d’albums depuis Amy Winehouse en Allemagne ? Faire un retour triomphant dans son pays, sur la scène principale du T In The Park en Écosse, le festival auquel elle
assistait religieusement depuis qu’elle avait l’âge légal d’y planter une tente ?
Ou bien peut-être était-ce lorsqu’elle a détrôné l’album In Rainbows de Radiohead, en tête du numéro un des classements d’albums du Royaume-Uni en janvier 2008 ? «
Ça a été une expérience formidable pour moi », reconnaît l’artiste écossaise, qui n’avait que 19 ans au moment de la sortie dans les bacs de This Is The Life (elle a 22 ans aujourd’hui). «
L’album est resté dans les charts pendant toute la période de Noël. Il était dans le classement depuis six mois, et s’est positionné numéro deux lorsqu’il est sorti. Et lorsque Noël est arrivé,
j’étais tellement contente qu’il parvienne ne serait-ce qu’à figurer dans le Top 20 à cette époque de l’année. La semaine suivant Noël, l’album progressait dans le classement… Le vendredi, il
était devenu numéro trois, à quelques milliers d’exemplaires derrière Take That et ensuite à des kilomètres devant Radiohead, à la place de numéro un. Mais je pense avoir été avantagée par les
acheteurs du samedi : les mamans qui font leurs courses chez Tesco ne vont pas acheter du Radiohead, et je crois bien que c’est comme ça que je les ai bernées ! » Lorsqu’elle a entendu la
nouvelle, sa mère a été la première personne qu’elle a appelée. « C’était tout simplement incroyable. »
Alors, quel est le point culminant de toutes ces réussites ? Aucun.
« J’adore avant tout me produire en concert, et je suis si heureuse d’avoir pu organiser une série de concerts », explique-t-elle avec enthousiasme, évoquant la
tournée mondiale qui s’est poursuivie jusqu’en automne 2009. « C’est le plus important pour moi, en particulier parce que c’est ainsi que ça se passait quand j’étais plus jeune : après avoir aimé
un CD, je me disais « allez, maintenant je veux voir ce groupe en concert ». Et aujourd’hui, je n’arrive pas à croire que je puisse jouer dans des festivals et des clubs du monde entier.
»
Mois, kilomètres, clubs, pubs, grandes salles, théâtres, festivals, rappels, seconds rappels : grâce à de bons concerts à l’ancienne, un bouche-à-oreille
enthousiaste et une présence constante à la radio (notamment pour les singles omniprésents Mr Rock and Roll et This Is The Life), Amy Macdonald est passée d’une adolescente écossaise et
auteur-compositeur-interprète inconnue à une star internationale. Auteur prolifique depuis ses plus jeunes années, elle a mis toute son expérience au service du son de son deuxième album, A
Curious Thing. Intense, audacieux et dramatique. Intime, tendre et touchant. Amy Macdonald revient avec toute la puissance de sa voix, ressourcée et pleine d’une nouvelle énergie, accompagnée
d’un piano entêtant et de quelques apparitions de Paul Weller.
Le titre de l’album, explique-t-elle, est tiré de la nouvelle chanson No Roots : « this life I lead, it’s a curious thing but I can’t deny the happiness it brings »
(la vie que je mène est un peu étrange, mais j’admets qu’elle me rend heureuse). C’est une réflexion sur les étranges tournants que sa vie a pris au cours des quatre années suivant sa signature
d’un contrat avec une maison de disque.
Mais dans ses chansons, Amy ne se lamente pas de devoir rester enfermée dans les hôtels, ni d’avoir déménagé dans des lieux plus branchés, au climat plus clément.
Car chez elle, cela reste toujours une petite ville d’Ecosse à quelques kilomètres de Glasgow. Son inspiration continue de venir de son cœur, et son environnement de création préféré demeure le
studio étriqué, confiné et sentant un peu le renfermé de Surrey, dans la maison de son manager et producteur Pete Wilkinson. « C’est comme ça que l’on fonctionne, qu’on se sent bien et que l’on
aime faire les choses, » affirme-t-elle d’une voix ferme.
C’est au printemps dernier qu’elle a débuté l’écriture des chansons de son second album, lors d’une courte pause pendant sa tournée. Elle s’est plongée pour la
première fois dans son vieux carnet de note, en quête d’idées de chansons. Auparavant, elle s’asseyait pour écrire une chanson, et si l’inspiration ne venait pas immédiatement, elle abandonnait.
C’est ce qui explique les titres immédiatement accrocheurs de son premier album. Mais cela signifie également que de nombreuses idées à moitié écrites ont été mises de côté.
Love, Love est justement l’une de ces anciennes chansons, un tube pop entraînant au rythme rapide, qu’Amy définit à juste titre comme « l’un de ces morceaux un peu
fous qui contribuent à garder le rythme de l’album. » Il fait partie de la poignée de titres très rythmés de A Curious Thing, et est emblématique du son plus riche de ces nouvelles chansons. «
Cela vient du fait que j’étais constamment en tournée, » explique-t-elle, « et j’ai passé tout ce temps avec mon groupe, composé de musiciens exceptionnels qui passaient leur temps libre sur
scène à improviser sur n’importe quoi. Pour tout dire, on a même fait des choses assez ridicules, comme passer des heures à jouer des reprises reggae toutes les chansons de mon premier album !
Ces expériences m’ont fait réaliser que l’on pourrait ajouter beaucoup d’autres instruments, et faire un album avec un son détonnant. »
Certains de ces instruments ont été trouvés dans le studio d’enregistrement de style un peu dépouillé de Paul Weller à Black Barn, à quelques kilomètres du studio
de Wilkinson. C’est là que A Curious Thing a été enregistré, avec notamment le titre Love, Love (sur lequel le Modfather en personne joue de la guitare) ainsi que l’infatigable This Pretty Face,
dans lequel Weller joue de la basse et qui est une critique cinglante d’Amy sur « toute cette obsession de la célébrité. C’est un aspect de l’industrie du disque que je ne supporte pas. Je veux
simplement connaître la musique d’un artiste, pas ce qu’il porte. »
Les pop stars à l’image bien lisse en prennent aussi pour leur grade dans le titre Don’t Tell Me That It’s Over, un premier single ardent agrémenté d’un « refrain
bien accrocheur » et d’instruments à cordes. Ce morceau n’évoque ni la fin d’une relation (Amy est toujours très amoureuse de son petit ami, le footballeur Steve Lovell, qui joue actuellement
dans l’équipe écossaise de première division Partick Thistle), ni la fin d’une carrière. L’idée de ce morceau est venue à Amy lors d’une cérémonie de remise de prix en Europe. « Il y avait là un
musicien très connu qui avait remporté un prix, et qui prêchait un véritable sermon au public, » raconte l’auteur-compositeur, qui a déjà écrit une chanson sur son ancien héros Pete Doherty dans
Poison Prince. « C’était franchement gênant ! C’est bien d’avoir gagné un prix pour ta musique, mais la foule n’est pas du tout intéressée par tes croyances personnelles ! Et non, ce n’était ni
Bono, ni Kanye West… »
Et à l’autre extrême musical, on retrouve une chanson toute simple, What Happiness Means To Me. « J’aime le fait que ce titre soit doux et brut, qu’il n’y ait pas
d’effet sur ma voix. Pour moi, c’était la façon parfaite de terminer cet album. »
What Happiness Means To Me a été écrit sur un piano appartenant à Lovell. Son petit ami a d’ailleurs inspiré directement d’autres morceaux sur A Curious Thing. La
chanson Troubled Soul, rythmée par une batterie bien présente et un esprit celtique (celui de la culture, et non de l’équipe de football de Glasgow), a été écrite pour lui pendant que l’attaquant
était bloqué à Aberdeen pendant Noël, au beau milieu d’une mauvaise passe qu’ils traversait, jouant à l’époque pour l’équipe de la ville. Le titre rebelle et encourageant Your Time Will Come,
déjà plébiscité en concert, a également été composé en clin d’œil à Lovell et est une chanson dans laquelle tout le monde peut se retrouver. « Je pense que dans la vie de chacun vient un moment
où l’on ne sait pas ce que l’on va faire, où l’on a peur de l’avenir. Your Time Will Come est une chanson positive, qui explique que finalement, tout se passera bien. »
Le titre An Ordinary Life est quant à lui inspiré du vécu d’Amy, et évoque des gens qu’elle a vu tourner autour de l’acteur hollywoodien originaire d’Ecosse Gerard
Butler lors d’une soirée qu’il avait organisée afin de marquer la sortie de son film Law Abiding Citizen. Elle avait essayé de ne pas aller l’embêter, même s’il avait déjà déclaré qu’il adorait
son premier album. « Je me disais, c’est bizarre, cette star hollywoodienne qui me dit que j’ai du talent et que je suis géniale ! » Mais lors de cette soirée, il y avait trop de gens assoiffés
de célébrité, et ils tournaient tous autour de lui…
« Cette chanson parle donc de lui, en fait, » poursuit-elle. « Tu te retrouves quelque part, et tout le monde te regarde. Moi, je mène toujours une vie ordinaire,
et tout ce dont j’ai envie, c’est que cela reste ainsi aussi longtemps que possible. »
Amy Macdonald ferait donc bien d’être vigilante : A Curious Thing possède tous les ingrédients pour la rendre encore plus populaire.
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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