3 Janvier 2020
Quelques extraits...
"Il faut avoir vécu pour se rendre compte que la vie et son éphémère beauté ne sont que ce qu'elles représentent dans l'immédiateté de notre conscience si tant est qu'elle soit éveillée, notre conscience.
Nous nous vidons tous de ce temps qui nous est imparti. Eh oui, une belle supercherie ! qui maintient dans l'illusion que l'incessant mouvement du balancier ne cessera jamais jusqu'au jour où, sans crier gare, il s'immobilisera à jamais. Alors nous disparaîtrons, car tout doit disparaître. Même les souvenirs s'éteignent, comme les étoiles.
Nous les vieux, les inutiles, les ruines, les vains, les finis, les usés, les démodés, les poussiéreux, les oisifs et pleure-misère. Nous, pleure-misère ? Pour la majorité d'entre nous, nous avons juste de quoi subsister en attendant notre fin prochaine. Nous les périmés, nous agrippant, pitoyables que nous sommes, à nos idées réactionnaires. Nous les vioques, les croulants décrépits, les fossiles délabrés, les usagés obsolètes. A vos yeux nous sommes pénibles et encombrants, râleurs, radoteurs, menteurs, orgueilleux, hâbleurs, nous octroyant des médailles, pleurnicheurs inconsolables, plaintifs, suintants et dégoulinants, semeurs sans complexe de puanteurs nauséabondes annonciatrices de la mort imminente. Car comble de tout, nous avons l'outrecuidance de vous jeter en pleine figure, de vous rabâcher, en espérant bien vous le mettre en tête, qu'un jour, vous aussi les jeunes, vous aussi vous serez vieux, ridés, malades, accablés, seuls, abandonnés et malheureux. Que vous aussi, vous y passerez !
L'imagination et le rêve m'ont toujours permis de continuer d'avancer sur ce champ de bataille qu'est le monde.
Nous avions franchi une autre dimension. L'humain s'avérait parfaitement inhumain, nous étions réduites à l'état de bêtes par des hommes et des femmes rendus totalement insensibles à nos souffrances : le mal devenait banal, comme l'explique très bien Hannah Arendt. Nous allions vivre un cauchemar sans issue, chaque jour recommencé. C'est à cette époque que je sus ce qu'était véritablement la peur.
Je sais combien l'ignorance des choses peut-être bien plus douce que la vérité.
La vie devint rapidement pénible. Un voile ténébreux avait recouvert Berlin, tout le pays, l'humanité entière. Nous marchions sur une route pavée de bonnes intentions, sans savoir qu'elle avait été tracée par le Diable en personne.
Nous portons en nous la mort autant que la vie, et ce , avec plus ou moins de talent, de courage, et d'inconscience aussi.
La vie s'épuisait telle la flamme fragile d'une chandelle, mais l'espace de quelques instants, cette naissance avait été comme un point de lumière dans les ténèbres.
Je suis amoureuse, Hectorine. J'ai dans la poitrine comme un lâcher de chevaux au galop qui auraient pris mon coeur pour les steppes de Mongolie. Ma cage thoracique est sur le point de céder, d'exploser. J'ai comme un phare planté dans le plexus qui irradie sa lumière au-delà des océans. "
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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