 | | Jean-Jacques Grandville, Une cervelle sautée. Un vol au vent, Carte vivante du Restaurateur paru dans le journal La Caricature, vers 1830, lithographie colorée à la main, 20 x 19 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
Début des années 1830. Le dessinateur Grandville termine sa nouvelle série de caricatures de presse, intitulée Carte vivante du Restaurateur.
On y voit de banales scènes de restaurant… Où est la caricature ? De qui se moque-t-il exactement ? |
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 | | Jean-Jacques Grandville, Quelle poussière !!, Les Parisiens Pittoresques, paru dans le journal Le Charivari, vers 1835, lithographie colorée à la main, 20 x 22 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
Grandville est connu pour son humour mordant. Ses dessins, publiés dans les journaux les plus célèbres de l’époque, attaquent les politiques comme les bourgeois. Et ces derniers sont précisément les cibles de cette série de caricatures... |
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 | | Jean-Jacques Grandville, Cornichon pour deux. Volaille froide., Carte vivante du Restaurateur paru dans le journal La Caricature, vers 1830, lithographie colorée à la main, 20 x 19 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
À les regarder de plus près, ces scènes de restaurant ne sont pas si anodines. Les légendes qui transcrivent la commande des convives ont un double-sens. En fait, les plats choisis par ces bourgeois reflètent leurs personnalités !
L’homme débauché demande du porc, l’homme niais un cornichon, son alter ego féminin une volaille… Grandville s’est attaché à faire correspondre physionomie et nourriture. |
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 | | Jean-Jacques Grandville, Porc frais. Dinde truffée., Carte vivante du restaurateur paru dans le journal La Caricature, vers 1830, lithographie colorée à la main, 20 x 19 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
Finalement, semble-t-il dire, derrière leurs attitudes et leurs beaux vêtements, les bourgeois ne valent pas mieux que le contenu de leurs assiettes.
Hélas, certaines de ces légendes sont aujourd’hui devenues incompréhensibles, car Grandville fait parfois référence à des jeux de mots connus de son époque mais depuis longtemps oubliés. |
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 | | Jean-Jacques Grandville, Mendians., Carte vivante du Restaurateur paru dans le journal La Caricature, vers 1830, lithographie, 20 x 19 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
Le dernier dessin de la série est un peu différent. Installés dans un restaurant luxueux, les convives déroulent un curieux menu : "opposition glacée, censure à la mode, liberté en fricassée et budget soufflé". Ces dîneurs sont en fait... le roi Louis-Philippe et ses ministres ! |
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 | | Jean-Jacques Grandville, Descente dans les ateliers de la liberté de la presse, paru dans L’Association mensuelle, vers 1832, lithographie, Bibliothèque nationale de France, Paris Voir en grand |
Autant dire que cette critique directe agace profondément le pouvoir. D’ailleurs, le gouvernement déteste tellement les caricatures qu’il prend une mesure radicale. En 1835, il rétablit la censure et interdit les dessins politiques comme ceux de Grandville ! |
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 | | Bernard-Romain Julien, Grandville, Célébrités modernes, vers 1830, lithographie, 20 x 18 cm, British Museum, Londres Voir en grand |
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