GORDON ZOLA / UN CALAMBOURGEOIS CALAIS / LITTERATURE
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les éditions du Léopard Masqué, RUE DAGUERRE, à côté de la maison d'Agnes Varda.
Gordon Zola, nom de plume d'Érick Mogis, est un écrivain français né le à Aunay-sur-Odon dans le Calvados. Il est le créateur des enquêtes « calambourdesques » du commissaire Guillaume Suitaume, des romans policiers humoristiques.
En 2004, il fonde la première maison d'édition française spécialisée en littérature humoristique, avec laquelle il souhaite mettre en lumière les plumes fantasques, décalées et caustiques des enfants de Pierre Dac, Frédéric Dard, Alphonse Allais, René Fallet, Raymond Queneau, Sacha Guitry ou autre Boris Vian.
La série des Guillaume Suitaume connaît un certain succès public, notamment avec le troisième titre de la série, Le Dada de Vinci, un thriller autour du phénomène Da Vinci Code[réf. nécessaire].
Quelques mois plus tard, il récidive avec une nouvelle aventure de Suitaume C'est pas sorcier, Harry !, un nouveau thriller.
En 2009, il crée Les Aventures de Saint-Tin et son ami Lou, une série romanesque qui narre les aventures d'un jeune reporter sur les traces de son supposé père, Tintin. Après la publication du cinquième opus de la série, il est attaqué pour contrefaçon par les héritiers d'Hergé. Les éditions Moulinsart sont déboutées de l'attaque mais le tribunal condamne le Léopard Masqué à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour préjudice commercial évoquant la notion de parasitisme1. Début 2011, la 2e Chambre de la Cour d'Appel de Paris déboute totalement Moulinsart SA, rejetant l'accusation de préjudice commercial. En février 2014, il est relaxé2.
Gordon Zola vit à Paris, où il gère les éditions du Léopard Masqué, tout en assurant la rédaction des aventures du commissaire Guillaume Suitaume et de la série parodique des Saint-Tin
La société fondée par la légataire de Hergé a été déboutée de sa plainte contre un auteur qui parodie les aventures de Tintin.
Par Marion CocquetIl y avait longtemps que Tintin, ses frères Dupond et Dupont et son fidèle Milou ne faisaient plus rire personne. Depuis 1996, précisément, et la décision de Fanny Rémy, légataire de Hergé, et de Nick Rodwell, son époux, de fonder Moulinsart S.A ., devenue rapidement une machine à faire passer le goût de la blague/parodie/citation à qui voudrait toucher au vénérable héritage du reporter-photographe.
Il se pourrait toutefois que le vent tourne. La cour d'appel de Paris a décidé, le 18 février, de rejeter la plainte pour contrefaçon des ayants droit du dessinateur contre les éditions du Léopard masqué. En cause : Les aventures de Saint-Tin et de son ami Lou, une série de romans dont les titres et les couvertures parodient ceux de la collection de Hergé (Le 13 heures réclame le rouge, L'affaire tourne sale, Les poils mystérieux et autre Vol des 714 porcineys). Son directeur, "Gordon Zola", avait pourtant pris soin de précéder chaque volume d'un délicieux avertissement au lecteur : "Toute ressemblance avec des faits ou des personnes n'ayant jamais existé pourrait éventuellement se concevoir à l'explicite condition de ne pas en abuser à des fins qui ne justifieraient pas forcément les moyens mis en oeuvre pour assurer une défense digne de ce nom... et réciproquement."
Moulinsart tout-puissant
Pas suffisant pour le TGI d'Évry qui avait estimé, en première instance, en 2009, que la collection ne constituait certes pas une "contrefaçon" de l'oeuvre originale, mais la "parasitait" bel et bien. Facture pour le malheureux Léopard : 40 000 euros de dommages et intérêts. Gordon Zola, directeur de la collection et auteur, avec Bob Garcia, de ces volumes, s'était à l'époque publiquement demandé où il convenait de placer la ligne rouge entre parodies "parasitaires" et "non parasitaires". À sa suite, l'avocat spécialiste du droit de la presse Emmanuel Pierrat avait estimé que le droit de parodie, expressément prévu par le code de la propriété intellectuelle, était directement remis en cause.
La décision actuelle de la cour d'appel - qui revient sur ce premier jugement et condamne de surcroît Moulinsart à 10 000 euros de dommages et intérêts et 12 000 euros de remboursement des frais de procédure - est donc une bouffée d'air pour les insurgés tintinophiles, qui prétendent rendre hommage à leur idole comme il leur sied. Albert Algoud, auteur chez L'Opportun du Petit dictionnaire énervé de Tintin, est de ceux-là. Et figure à ce titre, aux côtés de Bob Garcia ou de Gordon Zola, dans la liste noire des "ayant tous les droits", comme il les appelle."Les parodies, les pastiches, les citations, sont la meilleure façon de faire vivre l'oeuvre de Hergé, assure-t-il. Il est grotesque de vouloir s'y opposer. C'est une belle victoire qui, j'espère, fera jurisprudence."
Car, à l'heure où Spielberg s'apprête à dévoiler le premier opus de son adaptation pour le cinéma du Secret de la licorne, dûment négocié avec les légataires de Hergé, c'est bien de rééquilibrer le rapport de forces entre eux et les amateurs de Tintin qu'il s'agit. Soit, aussi, de rappeler à l'ordre Nick Rodwell, capable des attaques les plus musclées contre ses détracteurs. En 2009, il avait ainsi mis en cause personnellement plusieurs journalistes, attribuant leur position à des frustrations nées de drames personnels. La Belgique s'était suffisamment indignée de ces attaques pour que le blog soit finalement retiré du site officiel Tintin.com. Suivi du rejet de la plainte contre le Léopard, l'épisode pourrait annoncer le reflux de l'omnipotence de Moulinsart S.A.