22 Novembre 2015
PAUL ELUARD / litterature / poesie / LIBERTE
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Eugène Grindel dit Paul Eluard, Poète français né à Saint-Denis en 1895, mort à Charenton-le -Pont en 1952. Fils de bourgeois aisés, Paul Eluard (qui prit pour écrire le nom de jeune fille de sa mère) poursuivit normalement ses études jusqu’ en 1911, année où, frappé de tuberculose, il entre dans un sanatorium en Suisse. Il y passe deux ans, y rencontre Hélène, sa future épouse; la maladie ne l’empêchera pas de s’engager en 1914. Après la guerre, il se mêle aux activités dadaïstes, rencontre Breton et Aragon. En 1921, il figure parmi les premiers surréalistes. Cependant, jusqu’en 1924, marié, père de famille, il exerce la métier d’agent immobilier. En 1924 il s’adonne vraiment à la littérature. En 1926 paraît Capitale de la douleur, en 1929, l’Amour, la poésie en 1930, l’Immaculée Conception, texte clé du surréalisme écrit en collaboration avec Breton. En 1930, il adhère au parti communiste, dont il sera exclu en 1933; sa femme Hélène le quitte pour Salvador Dali (qui la nomme Gala). Il inspira lui-même le génie Dali En 1938, il rompt avec le surréalisme. Bien qu’il ait été un surréaliste de la première heure, il ne semble pas qu’ Eluard ait pratiqué l’écriture automatique. Recherche de l’équilibre, de l’objectivité, quête d’une lucidité qu’il chante et demande à tous les hommes sont les traits dominants de son oeuvre. Ses premiers poèmes d’amour, notamment l’ Amour, la poésie, sont pourtant marqués par des éclats sauvages qui semblent échapper à son habituelle mesure. Mais son appartenance profonde à la poésie traditionnelle, sensible bien avant sa rupture avec Breton, transparaît nettement dans les poèmes patriotiques comme "Au rendez-vous allemand" (1944), pour s’affirmer avec les Poèmes politiques (1948). Entre temps, il a rencontré Nusch... Une nouvelle fois, son égérie va inspirer un peintre illustre, Picasso... Nusch disparait brutalement en 1946, elle s'effondre morte dans une rue de Paris. L’engagement a pris le pas sur le travail poétique, subordonné à la propagande ou à un idéal de bonheur et de liberté universels. Cette démarche a été regardée par les uns comme une conquête, par les autres (notamment par les surréalistes) comme une démission. Son hymne à la liberté reste pour moi une merveille de la poésie. Liberté Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom Sur chaque bouffée d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J'écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom Sur l'absence sans désirs Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. - 1942 - Ce poème provient du recueil intitulé " Poésie et vérité 42 " Mais, s'il y a un domaine dans lequel il aura excellé, c'est celui du poème d'amour, et en attendant de le relire, je vous livre trois exemples parmi d'autres... Je t'aime Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond pour les premières fleurs Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte Entre autrefois et aujourd'hui Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie Comme on oublie Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne Pour la santé Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas Tu crois être le doute et tu n'es que raison Tu es le grand soleil qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi. - 1950 - Ce poème provient du recueil intitulé " Le Phénix " La Courbe de tes yeux La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. - entre Oct. 1924 et aout 1926 - Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur " L'amoureuse Elle est debout sur mes paupières Et ses cheveux sont dans les miens, Elle a la forme de mes mains, Elle a la couleur de mes yeux, Elle s'engloutit dans mon ombre Comme une pierre sur le ciel. Elle a toujours les yeux ouverts Et ne me laisse pas dormir. Ses rêves en pleine lumière Font s'évaporer les soleils, Me font rire, pleurer et rire, Parler sans avoir rien à dire. - entre 1914 et 1921 - Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur " Au delà du temps, les poètes comme Paul Eluard nous autorisent encore à rêver dans un monde où certains voudraient ne nous parler que d'intérêts.... Alors, je voudrais moi aussi crier ton nom "LIBERTE"...
PAR UNE NUIT NOUVELLE Femme avec laquelle j'ai vécu Femme avec laquelle je vis Femme avec laquelle je vivrai Toujours la même Il te faut un manteau rouge Des gants rouges un masque rouge Et des bas
Je vis le temps béni de la retraite!
J'ai retrouvé le temps de penser et de réfléchir.
J'aime beaucoup partager, aussi, au delà de quelques écrits personnels, j'essaie de vous informer des évènements et des sujets qui me plaisent...cela va de l'actualité politique, de l'art, du cinéma en passant par
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